Le « sadique de la RN20 » est-il toujours en maraude dans l’Essonne ? C’est la question que se posent encore aujourd’hui tous les enquêteurs qui ont travaillé sur ces meurtres au début des années 1980.
Tout commence le 11 mars 1980, à Mondésir, hameau traversé par la RN20. Le corps dénudé de Michèle Couturat est découvert par un ouvrier venu travailler dans le château d’eau. La victime n’est malheureusement que la première d’une série qui se poursuit jusqu’en 1983.
Michèle Couturat, âgée de 17 ans, a été aperçue pour la dernière fois alors qu’elle faisait du stop à la porte d’Orléans. Trois jours plus tard, son corps est retrouvé à Mondésir. Bien que des traces de sperme aient été découvertes sur son corps nu, l’autopsie indique qu’elle n’a pas été violée.
Sylvie Le Helloco, une serveuse de 20 ans, faisait également du stop à la veille de Noël 1980, porte de St-Cloud. Le 25 décembre, son corps repose sous une bâche en plastique sur une aire de stationnement de la RN20, à 3km du château d’eau où a été retrouvée Michèle Couturat.
Deux ans plus tard, la troisième victime est découverte à proximité de l’aérodrome de Mondésir. Christine Devauchelle, concierge de 26 ans. Elle a été asphyxiée mais n’a pas été violée bien que son corps soit dénudé.
Le 7 août 1983, la quatrième victime jette un doute sur le profil type des victimes, toutes blondes. Pascale Lecam est brune. L’étudiante de 21 ans est retrouvée nue, mais sans traces de viol.
Deux suspects sont formellement identifiés par les enquêteurs qui travaillent sur les crimes de la RN20. Le premier n’est autre que le tristement célèbre Michel Fourniret, tueur en série aux onze victimes reconnues. Celui que l’on surnomme « l’Ogre des Ardennes » habitait en effet à l’époque des crimes dans les Yvelines, département frontalier de l’Essonne.
Il fut interrogé par les enquêteurs en juin 1984, alors qu’il était incarcéré pour d’autres faits, concernant le meurtre de Michèle Couturat, mais réfuta une quelconque implication. Pourtant, il possédait une Peugeot 504 comme celle aperçue près du château d’eau de Mondésir.
Un deuxième suspect apparaît en 2008, lorsque le dossier pourtant prescrit de Pascale Lecam refait surface avec le dernier scellé encore conservé par la Justice : un mouchoir tâché de sperme, retrouvé dans un sac plastique sous le corps de la victime. L’ADN permet alors d’identifier un homme décrit comme un « petit voyou ». Il admet avoir eu des relations sexuelles à l’endroit où le corps de Pascale Lecam reposait, un lieu de rendez-vous pour les couples, mais nie toute implication. Sans preuve formelle et au vu du profil de l’homme, les enquêteurs décident de le relâcher.
Si des points communs entre les meurtres sont irréfutables, comme la mort par strangulation ou asphyxie ou bien les vêtements introuvables des victimes, celui de Pascale Lecam repose sur un mode opératoire dissemblable. Non seulement par le type de la victime, brune, mais aussi par les coups dont elle a souffert, élément absent des autres meurtres. Dès lors, une question se pose : y avait-il deux tueurs qui circulaient sur la RN20 ?
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